Dream Mechanics / Mécaniques oniriques
A Mary Sherman retrospective, curated by Tamar Tembeck |
Une rétrospective de l’oeuvre de Mary Sherman, commissariée par Tamar Tembeck
OBORO, Montréal, 05/11/2016 – 17/12/2016
Vernissage 05/11/2016 @ 17:00, performance @ 18:00
Visite commentée / Guided tour 17/12/2016 @ 15:00
Lire l’article de Jérôme Delgado paru dans Le Devoir
Mécaniques oniriques
L’exposition Mécaniques oniriques présente un parcours choisi à travers la production de l’artiste américaine Mary Sherman. Bien qu’ancrée fermement dans sa pratique de peintre, la démarche esthétique de Sherman propose une expansion spatiale et sensorielle du territoire de la peinture. En introduisant divers éléments cinétiques et sonores à l’expérience de ses œuvres, Sherman donne chair à la synesthésie insoupçonnée du médium pictural. Si, à l’apogée du modernisme américain au XXe siècle, la peinture exaltait les qualités bidimensionnelles qui lui sont propres (selon le critique d’art Clement Greenberg), pour Sherman, ses œuvres abstraites présentent un potentiel polysensoriel qui invoque plutôt le surpassement du médium pictural.
Tout en se référant à l’histoire de l’art moderne (notamment par ses choix de titres qui rendent hommage, entre autres, aux dadaïstes), la pratique de Sherman est nettement contemporaine, ne se réalisant que grâce aux capacités technologiques d’aujourd’hui. Ses surfaces peintes, caractérisées par un généreux impasto (empâtement), semblent relever de la tradition du tachisme, mais l’animation mécanique de ses toiles leur donne une présence sculpturale et mobile dans l’espace, les détachant de la fixité habituelle d’un accrochage au mur. Les environnements qui en résultent génèrent des qualités tantôt ludiques, tantôt oniriques. À travers l’œuvre de Sherman, le champ d’expérience de la peinture s’étend bien au-delà de l’œil, éveillant les sens tactile, auditif et kinesthésique de son public.
Dream Mechanics
The exhibition Dream Mechanics presents selected works by the American artist Mary Sherman. Though solidly grounded in her practice as a painter, Sherman’s aesthetic approach offers a sensory and spatial expansion of the territory of painting. By introducing diverse kinetic and auditory elements to the experience of her works, Sherman gives flesh to the unsuspected synaesthesia of the painterly medium. Whereas at the height of 20th-century American Modernism, painting was thought to exalt the two-dimensional qualities that are proper to it (according to the art critic Clement Greenberg), for Sherman, her abstract works present a polysensorial potential that rather begs a more expansive approach.
All the while referring to the history of modern art (notably through her choice of titles, which pay tribute, amongst others, to the Dadaists), Sherman’s practice is distinctly contemporary and reliant upon present-day technologies. Her paintings, characterized by generous impasto, appear to borrow from the tradition of tachisme, but their mechanical animation gives them a mobile and sculptural presence in space that detaches them from the habitual fixity of a wall hanging. The resulting environments generate qualities that are at times playful, at times dreamy. Within Sherman’s work, the field in which painting is experienced extends well beyond the eye, awakening the tactile, auditory and kinaesthetic senses of its viewers.